UN PEU D'HISTOIRE :
En Angleterre, le myrte qui pousse dans un jardin annonce le mariage prochain d'un des membres de la famille.
Toutefois, en Allemagne, une jeune fiancée qui en plante un de son propre chef prend le risque de ne jamais passer devant l'autel avec son élu.
L'association du myrte et du mariage remonte à fort loin : croyant qu'il rendait amoureux et protégeait la vie sentimentale, les Romains l'avaient consacré naturellement à Vénus, déesse de l'Amour et les nouveaux époux portaient des couronnes de myrte le jour de leurs noces, usage qu'on retrouve dans l'Allemagne du siècle dernier, notamment près de Brême.
Dans le Languedoc, c'est en guirlande qu'il prenait place sur les portes des maisons des mariés.
L'anneau de myrte était par ailleurs considéré comme une amulette précieuse pour tous ceux qui voyageaient à pied ; il les protégeait également des abcès. En tenir un rameau à la main permet de faire de longs trajets à pied sans se fatiguer.
Selon Pline, à propos des deux myrtes plantés par Romulus, l'un vénéré par les patriciens, l'autre par le peuple, « lorsqu'à Rome, les nobles triomphaient, le myrte plébéien se fanait ; lorsque le peuple triomphait, le myrte des patriciens se desséchait ».
La mythologie grecque nous dit que Phèdre, désespérée de la mort d'Hippolyte, son beau-fils qu'elle aimait, avant de se pendre à cet arbrisseau, en piqua les feuilles avec une épingle.
En Grèce, cueillir du myrte procure la puissance mais passer à ses côtés dans l'indifférence et sans en ramasser « est un signe d'impuissance et de mort ».
Les Hébreux, pour qui « l'arbre était fécondant », en faisaient toutefois «porter aux jeunes mariées pour qu'elles n'aient pas leur premier enfant trop tôt» considéré comme une amulette précieuse pour tous ceux qui voyageaient à pied ; il les protégeait également des abcès.
Le myrte, qui doit sa réputation aux Anciens, se trouve associé également à certaines fêtes chrétiennes : en Provence, il prend place sur la table de Noël « en signe d'espérance et de renouveau » tandis qu'il était autrefois d'usage en Saintonge de mettre dans le cercueil le dernier rameau de myrte (bénit le jour des Rameaux) qui avait appartenu au mort, afin qu'il pût s'en servir à l'autel du bon Dieu » Selon une croyance angevine, seul le myrte semé le vendredi saint prendra racine.